Chers amis,
Me voici de retour du Burkina Faso où j’ai passé une quinzaine de jours. Contrairement à d’habitude mes amis de l’association ne sont pas venus me rejoindre et ce, pour des questions de sécurité. Il n’était pas question d’aller en brousse à 2 voitures et 7 ou 8 « blancs » dans celles-ci. Et même si la zone dans laquelle nous sommes implantés n’est pas interdite par le ministère des affaires étrangères il n’était pas question d’informer les villages concernés de mes visites, seules une ou deux personnes étaient dans la confidence 24 h avant notre passage. Malgré cela, à chaque visite j’avais droit à un accueil très chaleureux de plusieurs dizaines de personnes. Notre aide, Madi, avait sans doute, pris un excès de précautions pour moi.
Tout s’est très bien passé et je reviens encore une fois avec, dans la tête, plein de bons, de très bons moments, passés là-bas.
Contrairement aux lettres précédentes je vais d’abord parler dans ce qui va suivre de mon ressenti du Burkina pendant ces 15 jours et les conséquences sur l’association.
D’abord il faut savoir que tout le nord, l’est du Burkina et une petite frange du sud sont classés en zone rouge par le ministère des affaires étrangères donc vraiment dangereuses et il ne se passe pas un jour sans attentat.
Pendant mon séjour ce fut l’attaque d’un car rempli d’ouvriers allant travailler dans une mine d’or dans l’est, et ce, malgré une escorte importante, le bilan est très lourd : plusieurs dizaines de morts et de blessés. Le premier décembre c’est l’attaque d’une église protestante à Hantoukouri dans l’est qui a fait 14 morts, le mardi 3 décembre les forces Burkinabés ont répliqué tuant une vingtaine de terroristes à Toeni. Pas un jour se passe sans problème à l’est ou au nord du pays.
On estime aujourd’hui à près de 500 000 le nombre de personnes déplacées. J’ai appris par exemple que les villages de Lessame et Pétagolie dans la province du Soum au nord où nous avions fait nos deux premiers forages sont aujourd’hui complètement vides, leurs habitants ont fui. Dans le nord et l’est plus de 2000 écoles sont fermées. J’ai pu apercevoir quelques refugiés à Niansou, là où nous avons fait notre école cette année, ceux -ci vivotent sous des tentes et ils ne sont pas de la même ethnie que les autochtones ce qui pose des problèmes.
En ville, à Ouagadougou la situation n’est guère meilleure. De nombreuses rues ou avenues où se trouve, là un ministère, là une caserne ou un bâtiment officiel, sont interdites à la circulation par peur des attentats. Dans le quartier « des blancs » de nombreux restaurants sont fermés, la vie si active il y a 10 ans n’existe plus et la nuit il n’y a plus grand monde dans les rues. Les maquis (bistrots) survivent difficilement.
À ces problèmes il faut ajouter cette année des récoltes majoritairement mauvaises. La saison a démarré en juillet, ce qui est très tard. Quand la pluie est arrivée elle a été très aléatoire. À certains endroits, du semis jusqu’aux récoltes il a plu presque sans discontinuer ce qui a entrainé la pourriture des récoltes, et dans d’autres secteurs la sècheresse a été importante tout au long de la saison. Nous avons aménagé deux maraichages depuis 10 ans. Celui de Pissy subit cette année une sècheresse très forte et il y a pourtant une grande retenue d’eau que nous avions curée en 2015, aujourd’hui elle est pratiquement vide. Sur 2 ha de maraichage, seul un quart est cultivé cette année par manque d’eau. En revanche dans notre deuxième maraichage situé plus au sud, à Pro, les dégâts sur les infrastructures ont été importants. En cause, le débordement du bas fond voisin, clôture arrachée, maisonnette abritant le groupe électrogène écroulée (heureusement le groupe avait été mis à l’abri chez le chef du village).
Dans le village de Niansou à 18 km de Cassou, là où nous avons fait cette année grâce à vos dons, 3 classes, comme dis dans le précèdent bulletin, cela a été un vrai casse-tête pour acheminer les matériaux, la pluie avait rendu la piste presque impraticable. On peut féliciter l’entrepreneur et Madi d’avoir pu, malgré tout, faire cette école en moins de 4 mois.
Et pourtant, les gens restent optimistes malgré tous ces problèmes. Pour eux, les attentats c’est un problème politique, ça ira mieux après les élections prévues l’année prochaine disent-ils. Personnellement j’en doute. Quant aux aléas climatiques ils sont habitués.
Cet optimisme est sans doute le reflet de leur façon d’être et de vivre, avec peu et avec souvent comme objectif premier la survie. En allant là-bas on se rend compte combien le pessimisme est un luxe de pays riche !
Après vous avoir entretenu sur la situation actuelle au Burkina, telle que je l’ai ressenti pendant ces 15 jours, il est temps de parler de notre association.
Tout d’abord je vous rappelle que le 9 décembre nous fêtons 10 ans d’existence .En 10 ans c’est environ 300000€ de dons venant de vous , chers donateurs et de subventions diverses venant de communes, (Plessis Belleville, Bouillancy, Plessis Placy et maintenant le Mesnil Amelot ) de la fondation Air France, mais aussi du Rotary et du Lions Club de Crepy en Valois qui ont été investis et avec lesquels ont été faits plusieurs groupes scolaires, des maraichages, des forages, des latrines, des parrainages d’enfants .Tout n’a pas toujours été parfait mais dans l’ensemble vous pouvez être fiers de ce qui a été fait là-bas car c’est grâce à vous !
Nous comptons encore sur vous car notre prochain projet : un centre de formation professionnelle, dont je vous ai déjà parlé, nous attends. La commune de Cassou et la province de Ziro comptent beaucoup dessus. Nous travaillons sans relâche à ce projet. Que ce soit en France et au Burkina nous sommes en pourparlers avec des partenaires potentiels pour ce projet d’envergure. La construction du forage château alimentant toutes ces infrastructures va débuter incessamment.
Nous comptons plus que jamais, sur vous. Sans vous rien ne pourra se faire.
C’est bientôt la fin de l’année. En nous aidant :
Vous pourrez déduire fiscalement 66% de votre don.
D’autre part, avant de terminer, je rappelle encore une fois qu’à AD’RFaso :
Un euro donné est un euro pour les projets.
Tous les frais de fonctionnement de l'association sont pris en charge par leurs membres (frais d'enveloppes, timbres, frais d'hébergement de notre site, frais de voyage).
La totalité de votre don est investi dans les projets.
Je termine en souhaitant à tous de bonnes fêtes de Noel et de fin d’année.
Le President d AD’RFaso: A Courtier
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